Tout ce qu’il faut savoir sur Michel Drucker

Michel Drucker, né le  à Vire (Calvados), est un animateur audiovisuel et producteur de télévision français.

Figure emblématique du paysage audiovisuel français depuis 1964, il débute comme commentateur sportif. Il devient un animateur incontournable des variétés et l’ami des stars. Plusieurs de ses émissions deviennent cultes : Tilt sur la première chaîne de l’ORTF dans les années 1960, Les Rendez-vous du Dimanche sur TF1 dans les années 1970, Champs-Élysées sur Antenne 2 dans les années 1980, puis Stars 90 sur TF1 dans les années 1990 ou encore Vivement dimanche depuis 1998, diffusée pendant 24 ans sur France 2, puis à partir de 2022 sur France 3 (ce qui fait d’elle l’une des plus anciennes émissions de la télévision française). En près de soixante ans de carrière, il a animé plus de quatre-vingts émissions de télévision et radio confondues sans interruption. En 2014, il est désigné par un sondage pour TV Magazine comme « l’animateur le plus emblématique du PAF depuis 1950 »1. Cette même année, l’INA comptabilise plus de six mille heures d’antenne pour le présentateur, ce qui constitue un record en France2.

Biographie

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Enfance

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Michel Drucker naît le  à Vire, dans le Calvados. Son père, Abraham Drucker, natif du duché de Bucovine dans l’Empire austro-hongrois, est un immigré juif ashkénaze qui arrive en France en 1925 pour y faire des études de médecine. Ayant quitté la Roumanie en passant par Vienne (Autriche), il y a rencontré Lola Schafler, élève infirmière, qui le rejoint en France. Ils se marient en 1930 à Ploemeur (Morbihan)3 et sont naturalisés en 19374. Abraham Drucker s’installe comme médecin de campagne dans le département du Calvados, à Saint-Sever-Calvados, puis à Vire5. Pendant la Seconde Guerre mondiale, arrêté à la suite d’une dénonciation6 en 1942, il est fait prisonnier à Compiègne, puis devient médecin-chef du camp de Drancy7,8,9. De ses années de captivité, Abraham Drucker va garder des souvenirs effroyables10, et il n’ira jamais voir son fils Michel à Compiègne lorsque celui-ci y fera son service militaire. Le , Michel Drucker assiste à l’inauguration du Mémorial de l’internement et de la déportation, que l’on a créé dans cet ancien camp11.

Après l’arrestation d’Abraham Drucker, son épouse enceinte de Michel, accompagnée de Jean, son fils aîné, se fait contrôler sur un quai de la gare de Rennes par un officier de la Gestapo. Intervient alors un homme qu’elle ne connaît pas, Jean Le Lay — père de Patrick Le Lay —, chargé d’aller la chercher et qui, en allemand, dit à l’officier allemand qu’il s’agit de son épouse, lui sauvant ainsi probablement la vie12,13,14.

Après des études au lycée Émile-Maupas de Vire, Michel obtient un brevet supérieur d’enseignement commercial dans un lycée technique à Caen. En 1962, il effectue son service militaire à la base aérienne de Compiègne, puis il est affecté au service de l’Information de l’armée à Paris, boulevard de La Tour-Maubourg15 où il s’occupe du magazine multi-armées Terre-Air-Mer. C’est à cette occasion qu’il rencontre beaucoup de journalistes, dont des journalistes de télévision de la rue Cognacq-Jay, où se trouve le centre Alfred-Lelluch de l’ORTF16 et qu’il décide de devenir journaliste17.

Carrière

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Dans son livre autobiographique Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ? (plus tard adapté en téléfilm), Michel Drucker précise y être allé au culot pour rentrer dans ce métier à la suite de sa rencontre avec Catherine Langeais, speakerine pour l’ORTF à l’époque. Michel lui demande s’il peut avoir un rendez-vous avec le mari de cette dernière, Pierre Sabbagh. À la suite de cette rencontre, Pierre Sabbagh emmène le jeune Drucker faire un stage à Sports Dimanche en 1964. Ensuite, Michel Drucker trouve sa voie à l’ORTF : il animera les rubriques de sport et les émissions de variétés. De cancre, il devient travailleur infatigable. Il dit de lui-même : « Jusqu’à l’âge de 50 ans, je ne pensais qu’au travail. Je n’étais jamais là ; je travaillais quinze heures par jour et n’ai pas pris de vacances pendant vingt ans18 ! » Sa rencontre avec Claude François a « bouleversé sa vie », selon lui « Sans Claude, je n’aurais jamais fait la carrière que j’ai faite, il m’a tout appris ». Amis très proches, ils conserveront une amitié sans faille jusqu’à la mort du chanteur, le samedi , alors qu’il doit justement participer à l’enregistrement de l’émission Les Rendez-vous du dimanche, présentée par Michel Drucker.

1964-1975 : les sports et les émissions de variétés à l’ORTF

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À l’issue de son service militaire effectué au quartier Royallieu à Compiègne — où son père a été détenu un an en 1942-194319 — puis à la base aérienne 117 à Paris, Michel Drucker commence sa carrière à l’ORTF en juillet 1964, comme stagiaire20 grâce à Raymond Marcillac qui lui donne un stage au Service des sports21. En octobre 1964, alors que se déroulent les Jeux olympiques d’été de 1964 à Tokyo qui mobilisent tous les journalistes sportifs de la télévision, il est chargé de commenter sur film un petit match. Raymond Marcillac, ayant apprécié son travail, décide de l’embaucher à l’O.R.T.F.22 en tant que reporter et commentateur sportif23. Il y travaille sous la houlette de Léon Zitrone, Pierre Desgraupes, Georges de Caunes, Roger Couderc, notamment pour Sports Dimanche et pour l’émission Les Coulisses de l’exploit. Il vit quasiment jour et nuit dans le mythique immeuble du 15, rue Cognacq-Jay, alors siège de l’ORTF13. Sa première apparition identifiée à la télévision est datée du 24. Il interviewe à Orly les entraîneurs et sportifs de retour des jeux internationaux para-olympiques de Tokyo. En mars 1965, il fait son premier reportage télévisé où il suit Michel Jazy disputant trois courses en trois jours25. Le , il apparaît en plateau dans l’émission Sports Dimanche, après avoir été officiellement présenté par Roger Couderc26.

De 1965 à 1968, il tient la rubrique sportive du journal télévisé. Il commente en direct les matchs de rugby à XIII, et particulièrement les matchs de l’équipe de France et la finale de 1968 Limoux/Carcassonne. En 1966, Michèle Arnaud lui entrouvre les portes en l’engageant comme présentateur d’une nouvelle émission pour les jeunes : Tilt. C’est là qu’il rencontre la génération des sixties, celle de Salut les copains, de Johnny Hallyday, Sheila, Claude François, Jacques Dutronc, etc.

Après les événements de mai 1968, il est licencié le 5 août 196827 pour avoir scandé « Libérez l’ORTF ! »28 et participé à la longue grève des techniciens et journalistes de l’ORTF en mai-juin 196828. Mis à l’écart du service des sports de la télévision de service public, comme de nombreux autres grévistes ayant manifesté 29, il retourne vivre à Vire auprès de sa mère où il suit à la télé les jeux olympiques de 1968, et se casse le pied en jouant au football30. Michèle Arnaud plaide son cas auprès de la direction de l’O.R.T.F., disant qu’il faut distinguer les journalistes qui ont fait grève du commentateur sportif qu’était alors Michel Drucker. Après deux refus de la direction, Michel Drucker revient à la télévision le 27 décembre 1968, où il interviewe Charles Trenet dans l’émission de variétés Quatre temps de Michèle Arnaud. Début 1969, il retrouve sa place au service des sports de l’O.R.T.F. toujours dirigé par Raymond Marcillac31. Il lui arrive de présenter Bouton rouge qui est alors le premier magazine de rock à la télévision.

Il anime en 1970, sur la première chaîne de l’ORTF, La Preuve par quatre, un jeu télévisé estival inspiré d’Intervilles, parrainé par la régie Renault, qui oppose dans diverses épreuves mettant en valeur la Renault 4 des équipes de jeunes défendant les couleurs de leur ville, puis en 1972, Tempo et enfin Sport en fête, toujours sur la première chaîne de l’ORTF32.

1975-1990 : les émissions variétés et sports sur TF1 et Antenne 2

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Michel Drucker en 1978 lors du tirage de la Coupe de France de football 1978-1979, en compagnie de François Jouvenet et de Fabrice.

À partir de 1975, Michel Drucker choisit de se consacrer aux divertissements Les Rendez-vous du dimanche (qui enchaîne après le Petit Rapporteur de l’équipe de Jacques Martin) et Stars sur TF1, puis à partir de 1982 Champs-Élysées sur Antenne 233. Ces émissions-phares du paysage audiovisuel lui confèrent une notoriété populaire. Avec Champs-Élysées, émission devenue culte depuis[Quand ?], il se rapproche de plus en plus des stars dont il devient l’ami et qu’il reçoit régulièrement (Johnny Hallyday, Dalida, Michel Sardou, Gérard Depardieu, Serge Gainsbourg, Jean Ferrat, Céline Dion qu’il fait découvrir à la France en 1983) tout en confortant son image de gendre idéal auprès des ménagères. En 1984, il crée la société Production DMD (Dany et Michel Drucker)20. En 1985, Silvio Berlusconi tente de le faire venir sur sa future chaîne française, La Cinq, mais le frère de Michel, Jean Drucker, qui vient d’être nommé PDG d’Antenne 2, le retient34,35.

Parallèlement, il mène une carrière à la radio. Sur RTL, il anime RTL c’est vous de 1974 à 1976, puis La Grande Parade de 1976 à 198220. À cette époque, il anime La Valise RTL. De 1983 à 1987, il anime Studio 1 sur Europe 1.

À la suite du départ de Thierry Roland et Jean-Michel Larqué pour TF1, Michel Drucker commente de 1984 à 1986 les principaux matchs de football en compagnie de Roger Piantoni (ancien joueur de l’équipe de France qui fut demi-finaliste et qui terminera à la troisième place lors de la Coupe du monde de football de 1958).

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